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Vosges Matin - 20 juil. 2022

L’auberge de la Ferme Saint-Vallier au Girmont-Val-d’Ajol, une affaire de famille depuis trois générations

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De Gérardmer à Plombières-les-Bains, le territoire des Vosges regorge de pépites familiales où il fait bon s’y poser et prendre le temps. L’auberge de la Ferme Saint-Vallier au Girmont-Val-d’Ajol en est l’exemple même avec la reprise de l’affaire en 2019 par Jonas, 26 ans.

L’auberge de la Ferme Saint-Vallier , c’est l’histoire de trois générations. Et celle-ci a la caractéristique de rassembler une fratrie de huit enfants.

Pour comprendre, flash-back en 75. Date à laquelle Jean et Suzanne Daval rachètent les lieux qui n’étaient pas plus qu’un endroit de stockage agricole. « Maman avait toujours eu en tête “Chez la Marie” au-dessus de Ramonchamp, qui préparait ses saucisses, son pain… Elle disait : “On devrait faire un truc pareil ici” », se rappelle Chantal De Stéphane. La ferme-auberge de Saint-Vallier naît un an plus tard. « À cette époque, il suffisait d’avoir un W.-C. turc, une cuisine avec de l’eau et c’était parti. » Et ses parents avaient de l’or dans les mains, grâce aux vaches, volailles et lapins qu’ils élevaient et transformaient en cuisine.

3

Depuis
trois générations

L’entraide familiale continue de compter à l’auberge de la Ferme Saint-Vallier. Ci-dessus Jonas et ses parents Chantal et Erasme.

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1991

Fin de la partie agricole

C’est seulement en 91, quand Chantal reprend derrière eux, partis à la retraite, qu’elle abandonne la partie agricole : « J’étais enceinte de jumeaux, je n’avais pas le temps de tout faire et mon mari Erasme voulait installer sa scierie à côté. »

Le lieu perd alors l’appellation de ferme-auberge puisque la plupart des matières premières est désormais achetée à l’extérieur. L’ancrage dans le terroir reste toutefois au menu : « Fromages, pain, légumes, presque tout ce qu’on cuisine se trouve à cinq minutes à vol d’oiseau. »

2019

L’entraide

Le temps passe et c’est déjà au tour de Chantal de laisser le flambeau à l’un de ses fils , Jonas, cuisinier de 26 ans. « À ses débuts en 2019, c’était prévu que je reste l’aider jusqu’à ce qu’il trouve du personnel fixe. Sauf qu’on n’a jamais trouvé… » Deux ans après, la maman du nouveau propriétaire est toujours là, aussi dynamique, affairée aux fourneaux, à la caisse ou dans le jardin pour aller chercher en vitesse un pied de salade. « De son temps, c’était plus simple, les clients étaient plus indulgents, maintenant ils peuvent rester longtemps à table mais veulent être servis vite, et les gens voulaient bosser », confie Jonas, qui a dû se tourner vers une main-d’œuvre étudiante pour assurer la saison d’été.

Côté paperasse, tout baigne sauf devant les lettres de l’Urssaf : « Là, je n’y comprends rien ! », reconnaît avec humour le chef des lieux. Et si les aléas quotidiens ne manquent pas pour décourager ce dernier à quitter le navire familial, machine à laver en rade ou coupure de courant dans l’air, rien de bien méchant comparé au plaisir d’être là : « On est bien ici, en famille. »

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2025

Aujourd'hui

Une de ses sœurs, Tiphanie, avec son mari, l’aident d’ailleurs sur la partie service. Et un autre de ses frères, charpentier de métier, œuvre à 20 mètres : « J’ai repris la scierie de papa, ça me permet de faire des travaux à l’auberge, j’ai refait la toiture et viens de finir de couvrir la terrasse », explique Mathias.

50 ans après la création de l’auberge de la Ferme de Saint-Vallier , c’est toujours l’entraide familiale et le profond attachement à cette vue sur la plateau de Langres qui maintient la famille De Stéphane, au sommet de la joie.